Alcool et régime cétogène

Cela fait un bon moment maintenant que je cherche des explications claires sur le POURQUOI on ne peut pas boire d’alcool en régime cétogène.

J’ai trouvé mon bonheur dans un livre super qui en parle vraiment en profondeur (Maria Emerich, Secret to a healthy Métabolism). J’ai également trouvé un complément intéressant d’information chez Mark Sisson, dans un récent article de son blog www.marksdailyapple.com. Comme souvent, je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit, mais l’angle d’attaque est intéressant.

Mettons-nous d’accord avant de commencer: je ne parle EVIDEMMENT pas des alcools sucrés, style l’alcool avec des softs, ou tous les alcools qui contiennent du sucre, trop de glucides, etc. Ceux-là, vous savez déjà ce qu’il en est.

Ici, on va parler des alcools qui pourraient en apparence paraître corrects, parce qu’ils contiennent  peu de glucides: vodka, gin, whisky, vin rouge, vin blanc...

Le problème, c’est que ces alcools là vous paraissent corrects parce que, la plupart du temps, ils ne font pas ou peu augmenter la glycémie. Mais il y a d’AUTRES problèmes qui viennent compliquer la situation.

 1. L’ALCOOL VOUS EMPÊCHE DE BRÛLER DES GRAISSES

Parce que les molécules dérivées de l’alcool sont toxiques pour notre métabolisme,  notre corps doit IMMÉDIATEMENT et PRIORITAIREMENT s’en débarrasser.

Du coup, il va mettre en pause toutes les autres tâches, et abandonner tous les autres carburants possibles (glucose, ketones, acides gras, protéines) pour se concentrer sur l’alcool.

Ce qui se passe (je vous passe les détails et les termes de chimie avancés) c’est que lorsqu’on boit de l’alcool, le corps le transforme en acétate. En moyenne, les études montrent que après deux verres, le taux d’acétate dans le sang est 2.5 fois plus élevé!

Et c’est précisément cette augmentation du taux d’acétate qui bloque le processus d’oxydation des graisses. Parce que le corps fait de l’évacuation de l’acétate une priorité absolue. En quelque sorte, l’acétate va passer avant tout le monde, doubler tout le monde dans la file d’attente, et pendant ce temps là, vous n’oxydez plus vos graisses.

Alors oui, il faut nuancer avec la quantité d’alcool ingérée: mais après seulement 2 verres, le métabolisme des graisses est déjà réduit à 73% !

Tout se passe comme si l’oxidatation des graisses était en pause pendant tout le temps où l’acétate est encore présent dans le sang.

Et ce n’est pas ce que vous voulez… (si ?)

2. L’ALCOOL ACCÉLÈRE LE STOCKAGE DES GRAISSES

Repensez 5 minutes à ce que je viens de dire plus haut. Tant qu’il y a de l’alcool dans le sang, il est prioritaire. DONC, tout ce que vous mangez pendant ce temps-là, sera stocké en réserves de graisses (plutôt que d’être brûlé en énergie).

Vous n’en êtes pas à votre premier apéro: vous savez que la plupart du temps quand on boit, on MANGE aussi (d’autant plus que l’alcool stimule l’appétit…) Je vous laisse faire les comptes donc…

Comme je l’ai dit plus haut, il faut nuancer la chose avec les circonstances, la fréquence et surtout les quantités… un ou deux verres de temps à autre n’a pas d réelle conséquence, mais si vous répétez l’opération trop souvent, vous empêchez finalement votre organisme d’être en fat-burning mode trop régulièrement. Et ce n’est pas le but!

ah je vois le genre

L’alcool affecte la plupart des organes de notre organisme, MAIS l’effet le plus sensible est vraiment sur le foie. Normalement, les cellules du foie préfèrent de loin fonctionner avec les acides gras. Le problème, c’est que dès qu’il y a de l’alcool, elles n’ont pas d’autre choix que de métaboliser l’alcool EN PREMIER, ce qui fait que les acides gras continuent de s’accumuler (ils sont retransformés en triglycérides puis stockés). Cette action répétée va changer la structure même des cellules du foie, ce qui sur le long terme est néfaste et diminue sa capacité à métaboliser les acides gras.

3. L’ALCOOL FAIT BAISSER LA TESTOSTÉRONE ET REND OESTROGENE DOMINANT

L’alcool fait baisser votre taux de testostérone jusqu’à 24h après que vous en ayez bu ET augmente l’œstrogène à 300%  (oui, vous avez bien lu: 24h après, la testostérone est toujours très basse, et le métabolisme bas aussi).

👉 Dans les faits, l’alcool accélère la transformation des androgènes en œstrogènes. Sur le long terme, cela provoque ce qu’on appelle la dominance d’oestrogène (ça vous intrigue ? Vous pouvez aller lire cet article où j’en parle).

Je vous arrête tout de suite, la dominance d’oestrogène ne concerne pas que les femmes, loin de là! Beaucoup d’hommes sont touchés aussi, ce qui explique pour certains le développement de graisse sur la poitrine et/ou, sur le ventre. (En fait, un « ventre à bière » devrait plutôt s’appeler un ventre à œstrogènes!)

Note: Plus le taux d’œstrogène est élevé dans l’organisme, plus on absorbe rapidement l’alcool ET plus on a de mal à le métaboliser et l’évacuer. Donc encore une fois, pour cette raison, je vous déconseille de boire RÉGULIÈREMENT, parce que ça va accentuer la tendance.

4. DÉSHYDRATATION

Tout le monde sait que l’alcool déshydrate.
Pour que le corps puisse métaboliser des graisses, d’abord, il faut que les acides gras soient libérés des cellules adipeuses puis transportés par le sang jusqu’au foie, où ils seront ensuite utilisés en énergie.

MAIS si vous êtes déshydraté, le foie devra prioritairement aider les reins et n’aura pas de temps à consacrer à l’action de convertir les graisses en énergie. Donc, vous ne brûlerez pas de graisses.

Egalement, si vous êtes déshydraté, votre BILE (qui est un élément absolument fondamental pour métaboliser les graisses) va changer de composition, elle va devenir visqueuse, elle aura du mal à se déplacer, et vous devenez moins efficace à métaboliser les acides gras. Je répète, vous allez être moins efficace à brûler les graisses.

5. L’ALCOOL EXACERBE LA CANDIDOSE

Si vous avez de la candidose (chances are: you do), vous mettez le feu aux poudres. Littéralement, il n’y a rien de pire pour la candidose que l’alcool.

👉 Le candida adore le SUCRE et la FERMENTATION: l’alcool fournit les deux!

Et la candidose, croyez-en ma bonne vieille expérience, c’est un certificat d’inflammation intestinale, d’hyperporosité de la muqueuse, et de dérèglement de la glycémie!

Le régime cétogène est un des meilleurs moyens de se débarrasser du candida.  Mais ça fonctionne dans les deux sens:

• l’alimentation cétogène permet de se débarrasser du candida, de réparer les intestins
• et la disparition du candida va laisser place à un terrain moins inflammé, à une balance homéostatique qui permettra le passage en cétose. Les deux marchent ensembles.
• Si vous alimentez sans cesse votre candida, vous retardez votre céto-adaptation.

Un ou deux verres de vin exceptionnellement n’a jamais tué personne et ne compromettra pas votre céto-adaptation. En revanche, si vous buvez de l’alcool régulièrement, et même en petite quantité, sur le moyen et long terme, cela va poser de gros problèmes:

• sur le plan hormonal: dominance d’oestrogène
• sur le plan intestinal: cela entretient l’inflammation chronique, la porosité est les déboires qui en découlent 
• sur le plan métabolique : puisque vous obligez votre organisme à se débarrasser de l’alcool plutôt qu’à utiliser ses matières grasses

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